Tout discours sur les droits des femmes restera creux tant qu’Israël continuera à massacrer impunément les Palestiniennes
Si le 8 mars est la journée internationale des droits des femmes, alors il est crucial de rappeler avec force ceux des femmes Palestiniennes si souvent bafoués, piétinés et arrachés par l’entité sioniste. Depuis plus de 75 ans, les femmes Palestiniennes font face à des violations systématiques de leurs droits fondamentaux, allant de la discrimination à la violence physique et sexuelle par Israël.
Chaque jour, elles subissent la brutalité de la colonisation qui leur impose des restrictions de mouvement, des arrestations arbitraires, des détentions illégales et autres humiliations. Leurs maisons et leurs terres sont en permanence exposées à une potentielle démolition ou confiscation. L’occupation militaire oppressive qui encadre leurs vies limite leur accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’emploi. La colonisation israélienne entrave la liberté et la dignité des Palestiniennes, et ce depuis bien avant le 7 octobre.
En France, comme partout ailleurs en occident, le féminisme a échoué à placer le sort des Palestiniennes au centre de ses préoccupations. Aujourd’hui, face au génocide en cours, il y a urgence à réparer cette faute.
Femmes Palestiniennes : premières cibles d’un nettoyage ethnique
En quelques mois, près de 40 000 Palestiniens et Palestiniennes ont été assassiné.es et près de 70 000 ont été blessé.es sous le blocus où plus aucun hôpital n’est en état de fonctionnement. À Gaza actuellement et depuis plus d’un mois, les femmes et les enfants représentent environ 90% des victimes. Ce chiffre ne peut être compris qu’ à l’aune du projet sioniste. Celui-ci prévoit un « État israélien » dit « ethniquement pur », et donc débarrassé de ses populations non-juives. Le nettoyage ethnique de la Palestine est au cœur même du projet sioniste et de sa réalisation. Dans ce contexte, le ciblage spécifique des femmes par l’armée sioniste est un moyen de lutter contre la « menace démographique » Palestinienne. Théorisée et réaffirmée depuis des décennies par les penseurs et dirigeants sionistes, elle vise spécifiquement le corps des Palestiniennes colonisées, dont la fertilité fragiliserait la colonie de peuplement qu’est Israël. Ainsi, en plus des politiques migratoires volontaristes, les femmes israéliennes sont incitées par diverses mesures politiques de natalité, à participer au peuplement d’un « État ethniquement pur ». Tandis que les femmes Palestiniennes constituent une menace spécifique qu’il s’agirait d’éliminer.
Les Palestiniennes sont traitées par l’entité sioniste comme un organe de reproduction dénué de toute son humanité.
En outre, les enfants Palestiniens sont régulièrement présentés par la propagande sioniste comme des terroristes en puissance que leurs mères élèveraient dans ce but, et qui incarneraient donc un péril futur à éradiquer dès à présent. Nous pouvons citer notamment le célèbre post Facebook d’Ayelet Shaked, ancienne ministre israélienne de la justice et ancienne directrice de cabinet de Netanyahu, déclarant en 2002 que les mères Palestiniennes devraient disparaitre avec « les maisons dans lesquelles elles ont élevé les serpents » faute de quoi « d’autres petits serpents y seront éduqués ». Cette idée est déclinée sur les T-shirts portés par de nombreux soldats israéliens représentant des Palestiniennes enceintes dans la ligne de mire d’un fusil, avec pour légende « 1 tir, 2 meurtres ». C’est donc bien au regard des politiques démographiques sionistes et des rhétoriques selon lesquelles aucun Palestinien n’est innocent, pas même les enfants ou les fœtus, qu’il faut lire les violences qui touchent les femmes Palestiniennes et leur surmortalité dans le contexte du génocide en cours. Les femmes, les hommes et leurs enfants sont aujourd’hui massacré.es en Palestine pour qu’une entité coloniale fondée sur un suprémacisme racial puisse prospérer.
Les femmes Palestiniennes qui s’engagent contre l’occupation sont réprimées et emprisonnées. L’emprisonnement arbitraire est utilisé par l’occupant pour faire taire toute résistance. Les prisonnières politiques Palestiniennes sont soumises à des conditions de détention indignes, des mauvais traitements, torture, humiliations, agressions sexistes, sexuelles et islamophobes. Détenues dans des prisons situées en « Israël », elles ont un accès aux visites familiales très limité et nécessitant de nombreux efforts. Elles subissent des négligences médicales, y compris lors de leur grossesse. Certaines ont accouché en étant menottées.
Les femmes Palestiniennes sont d’autant plus avilies par l’armée sioniste depuis le 7 octobre. Ces dernières semaines, des photographies ont émergé sur les réseaux sociaux, montrant des membres de cette armée d’occupation posant avec la lingerie intime des femmes Palestiniennes. Ces images dégradent, envahissent, scrutent et raillent la sphère la plus intime des femmes Palestiniennes, leurs relations les plus privées ainsi que toutes leurs pensées, émotions et désirs personnels. Ces images sont des représentations d’une masculinité basée sur l’humiliation et la violation de l’intime, alimentant chaque jour les mécanismes malsains et méprisables de l’occupation.
De Gaza a Paris, notre féminisme est anticolonialiste et internationaliste
Un monde féministe ne saurait prospérer dans le sillage de cette guerre génocidaire et d’occupation dont les premières victimes sont les femmes et les enfants. Les valeurs intrinsèques de notre féminisme s’érigent en opposition flagrante à cette réalité.
Aujourd’hui, il est impératif de reconnaître que revendiquer un féminisme tout en demeurant silencieuses devant les violences insoutenables qui se déroulent sous nos yeux en Palestine Occupée et à Gaza est incompatible avec les principes fondamentaux de notre lutte contre les systèmes patriarcaux.
Les femmes Palestiniennes résistent tous les jours et toutes les secondes, pour leur survie et la survie de leurs proches et nous ne pouvons qu’être en solidarité avec leur lutte qui est une lutte contre la colonisation, l’oppression coloniale, et contre l’impérialisme. Notre féminisme doit s’inscrire dans un soutien total à leur combat car il ne peut y avoir d’égalité des genres tant que toutes les femmes ne sont pas libérées de l’oppression, de la discrimination, et de la colonisation !
Face aux escalades sans précédent et leurs conséquences sur les femmes Palestiniennes, nous ne pouvons plus ignorer le silence. Pourquoi la plupart des collectifs féministes occidentaux restent-ils silencieux ? Pourquoi les femmes Palestiniennes ne méritent pas leur soutien et leur plaidoyer ?
Dans l’absence de vos mots, le silence parle pour vous.
Aujourd’hui,
le silence est un choix !
Le silence est complice !
Palestine vivra,
Palestine vaincra !
